Les plus anciennes personnes portant le patronyme CORMON de cette branche sont, pour l’instant, originaires du Département de l’OISE.La plupart ont résidé dans la Commune de FRANCIERES.
Vers 1830, un de ces CORMON de Francières s’est installé dans la Commune de REMY , aussi, dans l’Oise.
D’autres se sont installés à RÉMY, à COMPIEGNE, à PRONLEROY, etc…, mais la plupart sont restés dans l’OISE.
D’autres sont partis à Compiègne , à Pronleroy,etc…mais presque toujours dans l’Oise.
« La Commune de FRANCIERES qui comptait au dernier recensement un peu moins de 530 Habitants se situe dans la Région de PICARDIE, dans le département de l’Oise. Elle est limitrophe de la commune d’ESTRÉES SAINT-DENIS qui est le chef-lieu de Canton, à 16 kms de COMPIEGNE qui est la Sous-Préfecture et à 45 kms de BEAUVAIS qui est le Chef-lieu du Département de l’OISE.
Elle borde l’ancienne voie romaine qui reliait Lutèce à Lille, remplacée depuis par la N17
La Commune de FRANCIERES compte un grand nombre de sites et monuments étant donnée sa superficie:
une villa gallo-romaine, dont il ne reste que les fondations enterrées. Elle s’étend tout de même sur une surface longue de 340 m sur 160 m de large;
une motte féodale sur lequel fut construit le premier château en bois de Francières;
un château, dont on ne connaît que très peu de choses si ce n’est qu’il possédait deux tours;
une fontaine qui fut un lieu de pèlerinages et de processions jusqu’à ce que le temps et les dégradations aient eu raison d’elle;
et enfin, un élément qui a été très important dans la vie de Francières, la Sucrerie et Distillerie, fabrique de sucre de betteraves, construite en 1829 et désaffectée en 1969. Elle est à l’inventaire des Monuments Historiques entre autres grâce au fait qu’elle soit la dernière représentante en Europe de ce qu’était l’industrie du sucre de betteraves à ses débuts. » (Article relevé sur Wikipédia).
En ce qui concerne cette Sucrerie on peut trouver sur Internet des informations intéressantes sur ce qu’est devenue cette Fabrique. Elle a été restaurée et est devenue un Musée.
Cette branche est originaire, au point où en sont mes recherches, de la Commune de NEUILLY dans l’Yonne. Pourquoi l’avoir « étudiée » ? parce qu’elle est liée au patronyme CORMON par la mère de Pierre-Estienne ( voir ci-dessous)
Pierre Etienne PIESTRE dit CORMON était issu d’une famille protestante de médecins lyonnais. Il devint un écrivain célèbre en écrivant sous le pseudonyme d’Eugène CORMON, ayant emprunté, pour des raisons professionnelles ( il était fonctionnaire) le nom de jeune fille de sa mère Jeanne CORMON qui était l’épouse d’un imprimeur de Lyon dans le 2ème arrondissement.Ses aspirations l’entraînaient plutôt vers le théâtre.Il se marie, en 1839, avec une comédienne, Charlotte FURAIS ou FARIS. Auteur extrêmement prolifique,Il travaille souvent en collaboration avec De la BOULLAYE et DENNEY, le fondateur du musée parisien qui porte son nom. Il a écrit plus de deux cents œuvres dramatiques.
Sa pièce la plus populaire reste » Les Deux Orphelines » drame en cinq actes écrit avec Adolphe d’Ennery et créé le 20 janvier 1874 au Théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris.En 1834, il écrit « DEUX DE MOINS », « La Comédie VAUDER ».En 1863 il écrit le livret des « PECHEURS DE PERLES » et le livret de « ROBINSON CRUSOE » sur une musique d’OFFENBACH. En 1864, il travaille avec CARRÉ. En 1867 avec CREMIEUX. Il a été Directeur de la scène de l’Opéra de Paris entre 1859 et 1871, il se spécialisa dans le livret d’Opéra-Comique.
Il fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur le 15 Août 1860.
Quelques œuvres :
1835: Les Gueux de la Mer, ou la Belgique sous Philippe II, drame en 3 actes, par Eugène CORMON et Augustin Lagrange, représenté pour la première fois au Théâtre de l’Ambigu Comique , le 26 septembre 1835.
1846: Philippe II, roi d’Espagne, drame. Représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre de la Gaieté, le 14 mai 1846.
1847: GASTIBELZA ou Fou de Tolède, opéra d’Eugène CORMON et d’Adolphe d’Ennery, musique de Louis-Aimé Maillart, joué pour la première fois le 15 Novembre 1847, pour l’ouverture de l’Opéra National.
1855: Théâtre des Zouaves, vaudeville en un acte mêlé de couplets ( dont Voilà l’Zouzou), en collaboration avec Eugène Grangé.
1856: Les Dragons de Villars, opéra d’Eugène CORMON et Lockroy, musique de Louis-Aimé Maillart.
1863: Les Pêcheurs de Perles, opéra d’Eugène CORMON et Michel Carré, musique de Georges Bizet.
1866: José Maria, opéra-comique d’Eugène CORMON et Henri Meilhac, musique de Jules Cohen. La pièce inspira « Don Carlos » de Verdi.
1867: Robinson Crusoë, opéra-comique d’Eugène CORMON et Hector Crémieux, musique de Jacques Offenbach, créé le 23 novembre 1867 à l’Opéra Comique.
Ferdinand-Anne PIESTRE dit CORMON
Son fils Ferdinand-Anne PIESTRE dit Fernand CORMON naît le 22 décembre 1845 au 13 bis boulevard Saint-Martin à Paris dans l’ancien 6ème arrondissement. Son père a 35 ans et sa mère 26. Le témoin de l’acte de naissance, rédigé dans le 5ème arrondissement, fut DE LA BOULLAYE.
Son père était écrivain parisien, son grand-père libraire puis médecin à Lyon et son arrière-grand-oncle libraire dans la même ville.
Du côté de sa mère et de sa grand-mère paternelle, le milieu est celui du théâtre. Mais en réalité, le peintre est issu d’une famille protestante de cultivateurs aux origines icaunaises plus lointaines.
Il eut deux sœurs : Clémentine née en 1834 dont il fit le portrait en 1876 ( probablement sa demi-sœur) enterrée au cimetière Montparnasse, décédée le 19 janvier 1893 à 59 ans et Marthe Geneviève Félicie née en 1842. Marthe Geneviève se marie avec Napoléon MAYRARGUES agent de change juif. Leur fille Elise MAYRAGUES servit de modèle à Ferdinand PIESTRE dit CORMON en 1875.
Comme il a des dispositions pour le dessin, son père, qui est auteur dramatique, parvient à le faire entrer, en 1863, dans l’atelier de CABANEL tout juste nommé professeur à l’Ecole des Beaux-Arts.
Il demeure alors 4, rue BOURSAULT ( 17ème).
En 1868, il présente pour la première fois au Salon de Paris , « La Mort de Mahomet«
Dès cette date, il exposera presque chaque année jusqu’à sa mort. En 1870, il habite 42, rue Fontaine (9ème). Ensuite au 189, rue Ordener.
En 1870, il obtient une Médaille d’Or pour « Les Noces de Nibelungen« .
A partir de 1871 ou 1873 il réside au 13, rue d’Aumale.
En 1873 il obtient une médaille de deuxième classe qui le place « hors concours » pour une étude orientale originale « Sitâ« .
En 1875 il obtient le Prix du Salon pour « La Mort de Râvana« . Le critique Castagnary écrit :
« Le Jury a donné le prix du Salon à un peintre hors concours. Le fait est assez bizarre pour être noté. Voilà un jeune homme qui a obtenu toutes les médailles que le règlement comporte;il a franchi successivelment tous les degrés de l’initiation; de récompense en récompense, il est monté à ce rang suprême qu’on doit regarder comme le couronnement d’une carrière d’artistye: il est hors concours, ni pllus ni moins que M.Cabanel ou M.Gérôme… »
Refusant l’opportunité d’un séjour à Rome de trois ans aux frais de l’État, il entreprend une expédition au Sahara avec le Capitaine François -Elie Roudaire dans le cadre de sa deuxième mission des chotts.Au cours de ce séjour, le peintre s’imprègne des curiosités africaines et en rapporte un « carnet de croquis » .Au Salon de 1877, il propose un sujet religieux « La Résurrection de la fille de Jaïre » et un « portrait de M.Carrier-Belleuse« .
Il obtient, en 1878 au Salon de Paris, une médaille de troisième classe à l’occasion de l’Exposition Internationale de Paris pour trois allégories : « L’Education », « La Naissance », « Le Mariage », « La Guerre et la Mort », « La Bienfaisance », destinées à décorer la salle des Mariages de la Mairie du IVème arrondissement de Paris.
En 1880 il installe son atelier 38, rue Rochechouart.
En 1880 il ne remporte pas le Prix du Salon avec « Caïn« , ( fresque épique de 7 mètres de large par 4 mètres de haut qui est exposée au Musée d’Orsay), mais en revanche il obtient la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur.
En 1882, il ouvre un atelier privé 10, rue Constance . Cet atelier privé libre qui devait préparer les élèves au concours de l’Ecole des Beaux-Arts., transféré à l’automne 1883 au 104, Brd de Clichy.
En 1884
En 1887 il obtient la Médaille d’Honneur du Salon.
En 1889, il déménage de son domicile et s’installe au 13, rue d’Aumale ( 9ème ).
En 1889 il obtient le Grand Prix de l’Exposition Universelle.
Le 22 juin 1893, PIESTRE se marie avec Jeanne PRISOT autre fois épouse d’ Alexandre DUSILLON qui avait eu une fille Ernestine, Clémentine, Madeleine. Celle-ci décédera le 5 avril 1977 ( elle était née le 23 janvier 1895).
Ses élèves l’avait surnommé » Le Père La Rotule » en raison de son obsession à inculquer à ses élèves l’importance de la précision anatomique des articulations de ses personnages et des animaux représentés en peinture. D’autres disaient que c’est en raison de son extrême maigreur.
« Extraits de « 17, quai Malaquais (Atelier CORMON) écrit par Robert FERNIER, Editions PARIS PUBLICATIONS.
C’était un des élèves
Page 163 Fernand CORMON :
J’ai déjà dit combien CORMON usait de mansuétude à notre égard, mais je n’ai pas dit encore à quel point nous l’aimions. Plus qu’un Patron, c’était un ami, le meilleur confident de nos espoirs. Sévère et paternel, il savait nous stimuler d’un conseil opportun ou d’une critique profitable. Il n’a jamais contraint l’un de nous à voir avec ses yeux, ce que d’autres exigeaient souvent, et cherchait plus à faire des qualités qu’à les supprimer. Aussi trouve-t-on parmi les artistes qui se réclament de son enseignement les tempéraments les plus divers et les plus opposés. Toulouse6lautrec ?van gogh ? Henri MATISSE GOULINAT, MONTAGN2, HANICOYTTE et tant d’autres. Ce sont les plus célèbres parmi ceux qui le choisirent pour maître, tant à l’Ecole qu’autrefois, sans son atelier du Boulevard de Clichy.
Ses corrections avaient lieu deux fois par semaine, le mercredi et le samedi. On savait tout de suite, à la façon dont il accrochait au porte-manteau son vêtement et sa coiffure, de quelle humeur il était. Quoique enclin à l’indulgence, comme on a d »jà pi le coir, il n’abandonnait rien de son autorité et il y avait des jours où ne le reconnaissions pas. Aussi, quand, par hasard, nous avions perdu, grâce aux nouveaux, plus de temps qu’il était raisonnable, et qu’il nous grommelait dès son entrée un « Bonjour ! » rien moins qu’aimable et bien différent du « Bonjour mes enfants ! » habituel, nous tremblions déjà et pressentions l’averse. Il avait vite fait sa tournée parmi nos dessins et nos figures peintes qu’il jugeait sévèrement. Nous restions accablés et, n’ayant plus de cœur à travailler ce jour-là, attendions à peine qu’il fut au bas de l’atelier pour ranger nos affaires.
Mais que d’autres matinées merveilleuses nous lui devons ! Que d’intérêt il portait à nos efforts, à nos réussites comme à nos échecs ! Comme nous écoutions sa voix grondeuse ! Nous avions bien un peu peur, comme si nos études avaient été des chefs d’œuvre, lorsque, pour se faire mieux comprendre, il demandait notre palette. Mais, ô miracle ! la brosse qui tremblait si fort au bout de sa main s’arrêtait net au contact de la toile. Il n’empêche que de grandes balafres dont nous n’estimions pas toujours l’opportunité marquaient la trace de son passage…
Il avait une marotte, celle de trouver que, dans la construction d’un visage, nous placions toujours l’œil trop bas. Avait-il découvert, en effet, qu’un élève s’était trompé, qu’aussitôt nous étions sûrs, tous, à notre tour de nous attirer la même observation….
Après qu’il nous avait corrigés tous, il demandait un tabouret et ceux qui avaient peint des études au dehors les faisaient défiler sur un chevalet. Tout l’atelier formait un cercle compact autour de lui. Nous nous bousculions, les uns, au premier rang, arc-boutés pour résister à la poussée des autres perchés dans un équilibre instable….
Il nous plaisait alors – car il s’abandonnait volontiers – d’entendre CORMON évoquer, avec la plus entière liberté, ses souvenirs de jeunesse ou les incidents de sa carrière. Il recréait pour notre plaisir les charmes d’une époque florissante, il nous faisait connaître ses amis d’alors et les célébrités les plus inaccessibles. Emaillant ses paroles d’anecdotes pleines de saveur, il nous tenait sous le charme et les trois heures qu’il avait passées parmi nous, semblaient, en fin de compte, n’avoir duré que quelques minutes.
Quelquefois il nous invitait, une dizaine, à le suivre au Louvre, et là, en communion directe avec les plus authentiques chefs-d’œuvre du 19ème siècle, il nous en expliquait les beautés et complétait son enseignement de la manière la plus large et la plus libérale. Il admirait INGRES, COURBET, MANET mais ses préférences allaient à DELACROIX dont il parlait souvent….
Cette liberté de pensée et de langage qu’il avait avec nous nous attachait à lui plus qu’on ne peut croire, et les camarades de l’atelier voisin, dont le Patron était confit dans des principes différents, nous enviaient en secret…
Quelle peine fût la sienne après le jugement d’un concours, lorsqu’i vit qu’un de ses meilleurs élèves, pensant mieux réussir, s’était recommandé de Flameng, ouvertement contre lui. Les larmes aux yeux, il nous dit combien semblable ingratitude l’avait touché et nous partagions son émotion, car sans qu’il eut besoin d’insister, nous savions que son affection n pour nous tous n’était pas feinte. Nous n’avions qu’à jeter les yeux sur la toile fixée au mur, exécutée par MARTIAL, et où près de quarante noms s’inscrivaient en lettres d’or… C’est lui, CORMON, qui, bien avant qu’on édifiât le monument aux Morts de l’Ecole, avait eu cette pieuse pensée de rendre hommage aux siens et payé sa réalisation de ses propres deniers.«
En 1880 il installe son atelier 38, rue Rochechouart.
En 1897, il crée une Académie de Peinture au 104, Brd de Clichy.
Il va ensuite au 159, rue de Rome, puis au 4, rue de Jouffroy ( dans l’ancienne maison de La Guimont proxénète de son état).
Par un arrêté du 10 mai 1897, il est nommé professeur pour les cours du soir à l’École des Beaux Arts de Paris et sera membre de l’Académie des Beaux Arts à l’Institut de France.
Des œuvres de cette époque peuvent être vues dans la Mairie du 4ème Arrondissement de Paris, Salle de mariages de la Ville de TOURS, au Musée de St.Germain-en-Laye au Musée d’Orsay ( deux tympans), des décorations au Petit Palais, des œuvres à BIARRITZ et à AMBOISE.En 1898, il achète une maison de campagne « La Villa Fontoy » 6, rue de la République à ARGENTEUIL.Il déménage au 159, rue de ROME ( 17ème). Le 7 mars 1903, il perd son père âgé de 93 ans, qui sera inhumé au Cimetière MONTPARNASSE.Académicien, il vit à son domicile 4, rue VIGNON. ( à vérifier).
En 1907, il présente au salon des Portraits ceux de sa fille Madeleine.En 1913, il habitait 15, bd des Batignolles. Sa fille Madeleine vivait avec eux. Il meurt le 20 avril 1924, victime d’un accident de la circulation alors qu’il rentrait à son domicile 159, rue de Rome. Il était Membre de l’Institut et Commandeur de la légion d’Honneur( 1912). Il eut de multiples élèves dans ses ateliers : Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Picasso, Matisse,Bernard MARTINOT entre autres.
« LE TEMPS » du 22 avril ( ou mars)1924 relate le drame ainsi : « il sortait de son atelier, le sol était humide. Il glissa sur la chaussée qu’il traversait. Un taxi arrivait à ce moment qui lui passa sur le corps. Quand on le releva, il était sous les roues d’arrière ; on s’empressa de le porter à son domicile, rue de Moscou au 33 bis ( ?). Dans un état incurable, il songe cependant à innocenter le chauffeur , un alsacien nommé MOUNEMENCKER, en rejetant sur lui-même la responsabilité de l’accident . Le lendemain il expirait. »
» La disparition de CORMON, victime du tragique accident de la rue que nous avons relaté hier, n’a pas laissé de causer aux Beaux-arts et dans le monde des Artistes, une douloureuse émotion. Avec Fernand CORMON, c’est, en effet, une des figures les plus représentatives de l’ancienne génération de peintres qui s’en va.
Disciple de CABANEL et de FROMENTIN, il en avait hérité les solides qualités, et s’il était été avant tout un peintre de tradition il ne s’en intéressait pas moins aux hardiesses des jeunes , ses élèves.
On a dit de son atelier de la Rue de Rome, qu’il n’en était pas de plus libéral. C’est le plus bel éloge qu’on puisse, aujourd’hui, adresser à la mémoire de ce probe et vaillant artiste, dont l’autorité ne s’est jamais démentie.
CORMON avait soixante-dix-huit ans, était le fils de l’auteur dramatique Eugène CORMON. Depuis son premier succès au Salon de 1870 – il venait juste de sortir de l’atelier de Cabanel – il ne cessa de se signaler dans toutes les manifestations artistiques. En 1875, il obtenait, avec « la Mort de Ravana », le prix du Salon . Sa » Chasse de l’Ours », les Vainqueurs de Salamine, le Duc de Berry, devaient rapidement consacrer sa réputation. Épris des grands mises en scène, soucieux de la décoration et de l’harmonie, il rechercha longtemps les sujets épiques qu’il sut traiter avec une puissance d’accent et une force de vérité saisissantes. Nous lui devons également de nombreux portraits dont la plupart figurent en bonne place dans les Musées parisiens: MM Henri MAREL, Marcel DESPREZ, Docteur HAYEN, Père DIDON, Mgr LANGENIEUX, Monsieur Emile LOUBET ( entre 1845 et 1924 au Musée d’Orsay). Son dernier succès officiel remonte au Salon des Artistes français de 1922. Il n’avait jamais cessé de produire et professait à l’École des Beaux-Arts où il mettait sa longue expérience au service des conceptions nouvelles. »
Son épouse mourut peu de temps après dans des circonstances également tragiques, tuée par des malfaiteurs venus la voler. En effet celle-ci fut assassinée à son domicile Boulevard des Batignolles à Paris le 24 Octobre 1934. Elle fut retrouvée dans sa chambre rue des Batignolles, la gorge tranchée. Son cadavre exsangue, disparaissait sous un amas de linge.
« La carrière de CORMON fut considérable, bien qu’académique, il a été bien meilleur peintre que certains historiens de l’art ne le disent. Pendant des années il se mit à la recherche de l’homme primitif avec de nombreuses récompenses depuis 1877 jusqu’à sa mort. De nombreux s’arrachèrent ses œuvres. Il décora le Musée d’Histoire Naturelle de Paris, la Mairie de Tours, la Mairie du 4ème Arrondissement de Paris, Hôtel de Ville de Paris. Son succès fut éclatant, on lui confia la décoration du Petit Palais. Élu Membre du Comité des Artistes Français dont il devin le Président en 1912. Il exécuta aussi avec amour des portraits de sa femme et de sa fille chérie. » ( site Internet « Autour du Père Tanguy »).
Officier de la Légion d’Honneur.
QUELQUES ŒUVRES de Fernand CORMON
1870: La Favorite déchue
1874: Meurtre dans le Sérail ( Musée des Beaux-Arts de Besançon)
1875: La Mort de RAVANNA ( Prix du Salon) Musée des Augustins
1877: Jésus ressuscite la Fille de Jaïre (Musée de Coutances)
1880: Caïn ( Musée du Luxembourg)
1884: Retour d’une Chasse à l’Ours ( Musée de Saint-Germain)
1885; Un déjeuner d’amis
1887: Les Vainqueurs de Salamine ( Musée de Rouen)
1888: Avant la Pêche ( Musée des Beaux-Arts de Quimper)
1891: Le Portrait de Gérôme ( Hôtel de Ville de Vesoul)
1891: La Forge ( Musée d’Orsay à Paris)
1894: Portrait de peintre Lehoux ( Musée d’Orsay à Paris)
1898: Décoration du Muséum
1898: Décoration de la Mairie de TOURS
1900: Portrait de Mme Victor Laloux ( Musée d’Orsay à Paris)
1900: Une vue d’Amboise ( Musée d’Orsay)
1906: Le Duc de Berry, modèle pour les Gobelins
1912: Femme nue assise sur un divan, suite de Gulliver chez les Génats ( Musée d’Evreux)
1913: Portrait de Paul Déroulède ( Musée National du Château de Versailles)
1854: Le Harem, scène des Mille et Une Nuits ( Musée d’Art et d’histoire de Narbonne)
Entre 1845 et 1954: Nu ( Musée d’Orsay à Paris)
Portrait de Madame CORMON ( Musée de Carcassonne)
La Bataille d’Essling ( Musée des Beaux-Arts de Mulhouse)
C’est sa fille Madeleine et son mari Emmanuel COUDERC qui furent chargés de la vente de la succession au bénéfice des artistes pauvres.
LE MEURTRE DE Madame CORMON
Son épouse mourut peu de temps après dans des circonstances également tragiques, tuée par des malfaiteurs venus la voler. En effet celle-ci fut assassinée à son domicile Boulevard des Batignolles à Paris le 24 Octobre 1934. Elle fut retrouvée dans sa chambre rue des Batignolles, la gorge tranchée. Son cadavre exsangue, disparaissait sous un amas de linge.
D’après la presse, voici ce qui ce serait passé:
Vingt quatre heures après le crime du Boulevard des Batignolles, l’assassin ( de Mme CORMON) était arrêté et passait à des aveux complets. Voici dans quelles circonstances.
Vers 13 heures, hier après-midi, M. Guillaume, commissaire divisionnaire à la police judiciaire, recevait la visite d’un changeur de cercle nommé Antoine Nicolaï, quarante ans, qui lui apportait une valise contenant des bijoux et une somme de 25 000 francs. Il déclara les tenir de son amie, Marie LEMOINE, qui les lui avait apportés à midi. Or, Marie LEMOINE occupe une chambre meublée dans l’immeuble du Boulevard des Batignolles où habitait Mme CORMON. D’autre part, les bijoux furent formellement reconnus par Mme COUDERC, fille de la victime.
Deux brigadiers procédèrent alors à l’arrestation de Marie Lemoine et la conduisirent devant le commissaire divisionnaire.La jeune femme, qui est née à Rumelange ( grand-duché de Luxembourg), tenta de nier. Le Commissaire divisionnaire a demandé à Marie Lemoine la provenance de la somme de 3 400 frs trouvée dans son sac à main au moment où elle a été fouillée. L’inculpée a déclaré que cet argent lui appartenait et qu’il ne provenait pas du vol. Ele a ajouté que l’argent et les bijoux ont été remis par elle à Nicolaï. L’argent a été placé sous scellés ainsi que le manteau de ma meurtrière sur lequel on a remarqué des traces de sang sur la manche droite. Mais, mis en présence des bijoux, elle fondit en larmes et avoua son crime:
« Je suis entrée hier, dit-elle, vers 13 h 30, chez Mme CORMON. Elle était seule. Nous avons d’abord parlé de peinture. Mme CORMON m’a priée de l’aider à mettre une valise derrière la porte de sa chambre et, quand je l’eus fait, je voulus sortir. Mais une voix intérieure ne cessait de me harceler et me répétait: »il me faut de l’argent. »
Puis elle assura que c’était son ami Nicolaï qui lui avait conseillé de voler les bijoux de Mme Cormon. Elle expliqua enfin comment, avec un stylet de pédicure, elle avait sauvagement frappé sa victime, et avait pris dans l’armoire l’argent et les bijoux. Ses aveux se sont terminés par l’affirmation que si Nicolaï l’avait poussé au vol, il ne lui avait pas dit de tuer.
Le 21 Novembre 1921, la criminelle devait devant M. Lanoire, juge d’Instruction, expliquer dans la chambre de sa victime les circonstances du meurtre. Une foule nombreuse stationnait devant l’immeuble quand le juge d’Instruction et son greffier arrivèrent. Me Maurice Garçon, avocat de Marie Lemoine, venait les rejoindre quelques minutes plus tard. Enfin, fendant difficilement les rangs des curieux amassés devant la porte cochère une auto s’arrêta. Deux Inspecteurs en descendirent soutenant une femme au visage décomposé sur lequel les larmes coulaient. Incapable de marcher Marie Lemoine fut traînée, presque portée par les policiers jusqu’à l’appartement de la victime.
Ce fut alors une scène de désespoir qui atteignit au plus haut pathétique. En entrant dans la chambre qui fut le théâtre de son crime la meurtrière les yeux exorbités, les mains tremblantes s’affaissa en sanglotant. On pouvait l’entendre entre deux sanglots répéter d’une voix éteinte : » J’ai tué Mme Cormon. Oui, je l’ai tuée! Oui, mais pourquoi ? « . La meurtrière perdit enfin connaissance en proie à une violente syncope. Il parut alors inutile de poursuivre la reconstitution. Quand Marie Lemoine eut repris ses esprits son défenseur et les inspecteurs l’aidèrent de nouveau à descendre l’escalier. C’est une loque sanglante que les policiers hissèrent dans l’auto. Celle-ci protégé par la police s’élança rapidement vers la Place Clichy tandis que retentissaient des cris : » A mort ! A mort ! Tuez-la ! « .
De L’OUEST ECLAIR du 24/11/1934 :
Paris 23 Novembre – Marie Lemoine qui assassina Mme Vve CORMON, boulevard des Batignolles, donne de plus en plus à la Petite Roquette, des signes de démence. On peut plus la laisser sortir de sa cellule ou elle est gardée par quatre codétenues. Elle pleure et crie constamment….
LE PASSÉ DE Marie LEMOINE:
Marie Lemoine, qui était connue dans l’immeuble du Boulevard des Batignolles depuis quatorze ans, avait été mannequin rue de la Paix, où elle avait travaillé avec Arlette Simon. Par celle-ci elle connut STAVISKY qui l’emmena dans ses voyages dans les régions libérées, et elle vécut un temps avec lui. Mais quelques mois plus tard, s’étant rendu compte que les affaires de son ami n’étaient pas très claires , elle le quitta.
Elle devint alors danseuse à Montmartre, où elle fit la rencontre d’un Allemand qui gérait d’importants intérêts en Amérique centrale. Elle partit avec ce nouvel ami à Mexico. Ce fut sa belle époque. Mais, en 1931, son ami se sépara d’elle, en lui laissant cependant une pension. Marie Lemoine revint alors à Paris, où elle monta une maison de manucure. Mais elle vendit son fonds peu après dans de mauvaises conditions. Elle partit à Toulouse où elle installa un Institut de beauté. Cependant, il y a trois semaines, Marie Lemoine revenait chez ses anciens propriétaires du Boulevard des Batignolles, Mme et Mlle Rocquier, qui la recueillirent, car elle était sans le sou.
Ajoutons que le soir du crime, la meurtrière se montra nerveuse et pour donner le change entraîna au cinéma Mlle Rocquier. A leur retour vers minuit, la concierge leur apprit le drame et la criminelle en discuta froidement avec les enquêteurs pendant toute la nuit.
Le 5 avril 1977, la fille de Mme CORMON, Madeleine épouse de COUDERC Jean-Baptiste décède à ASTAFFORT ( Lot-et-Garonne) et rédige un testament. (vente des œuvres de son père). Le 10 octobre 1983 Jean-Baptiste, Emmanuel COUDERC, époux de Madeleine meurt à AGEN et respectant le vœu de son épouse institua la Fondation TAYLOR comme le voulait sa légataire universelle. Les dernières œuvres conservées dans la famille PIESTRE-CORMON furent dispersées en 1984, sur la décision prise par Madeleine CORMON avant sa mort, lors d’une vente aux enchères à l’Hôtel DROUOT, afin de créer un prix en faveur des artistes nécessiteux. La Fondation TAYLOR existe toujours ainsi que le prix CORMON.
Les CORMON de cette branche sont originaires du département du NORD et, en particulier de la ville de CAMBRAI .
Une partie de cette branche a « émigré » dans le département du CHER, dans la Commune de MENETOU-SALON. L’un de ces CORMON qui travaillait comme contre maître au Château de Ménetou-Salon est à l’origine de la création de l’appellation MENETOU-SALON pour le vignoble de cette région du Cher. D’ailleurs une rue de cette Commune porte son nom.
Née à Bourges le 15 décembre 1877, fille de Auguste Dieudonné Constant CORMON, Professeur et de QUANTIN Marie Clarisse Aline.
Décédée le 30 avril 1942 au MOUSSEL, Commune de SOREL-MOUSSEL ( Eure et Loir)
« Le père de Nelly, Auguste- Dieudonné – Constant, enseignant, est décédé le 24 janvier 1901, comme Professeur de 5ème au Lycée Charlemagne à Paris. Il était né en 1844 à Cochery (51). C’était un autodidacte. Il avait été successivement adjoint à Reims (1862), maître d’études à Vitry-le-François et à Sens, répétiteur à Bourges (18), maître élémentaire, puis professeur de 7ème, 6ème et 5ème à Bourges. C’est à Bourges que sont nés ses deux enfants Marie Nelly et Pierre François. Il a été professeur de 6ème à Douai, à Versailles, puis au Lycée Charlemagne. Entre temps il s’était fait recevoir à l’agrégation de grammaire ( 1883). » (données recueillies sur Géneanet). Il aurait terminé sa carrière à NICE en 1887. ( dernière donnée à vérifier).
Le frère de Nelly, Pierre François , est né à Bourges (18) le 10 Juillet 1876. Il a été Médecin. Il fut décoré de la Croix de Guerre et Chevalier de la Légion d’Honneur.
Est entrée au Conservatoire à Paris et l’a quitté, « à l’âge de quinze ans, avec la première des premières médailles de solfège ».
Je n’ai rien trouvé concernant les débuts dans sa carrière qui nous montre qu’elle a commencé par des concerts au piano, en dehors de cet article paru dans L’Indépendant du Cher du 14 mai 1896:
» Une czarda dont les alternatives de rêverie et d’emportement ont été bien accentuées par nos musiciens, a complété le cadre que la symphonie faisait aux solos de chant et aux morceaux de piano.
Ces derniers ont été joués par une ravissante jeune fille, Mlle CORMON, qui ayant reçu à Bourges ces premiers enseignements d’où dépend un avenir artistique, a tenu à faire ici ses débuts dans les auditions de concert. Elle mérite à tous égards les applaudissements et les rappels qui ont consacré son beau talent. Les élans passionnés, les rêveries vagues et enivrantes de Grieg, les fines arabesques des scherzos de Saint-Saëns trouvent en elle une interprète intelligente et inspirée qui joint à un jeu correct et brillant un style élevé et un toucher constamment intéressant. Elle a détaché l’andante de Grieg avec tant de netteté et de puissance qu’on eût cru entendre un violoncelle par un petit orchestre. Mlle CORMON comptera assurément, et non au dernier rang, dans la phalange des pianistes virtuoses de notre pays dont L.Lacombe ouvre si glorieusement la marche. Elle a mis les oreilles du public dilettante en appétit et nous comptons bien qu’elle se fera entendre de nouveau à Bourges, mais cette fois dans un concert moins touffu, où il lui sera permis de donner un programme plus développé «
En ce qui concerne sa carrière théâtrale, Nelly CORMON a connu un certain nombre de succès. Les critiques relevées dans la presse de l’époque sont extrêmement élogieuses:
Extraits du Figaro du 08 janvier 1910 concernant une représentation de « La Barricade » au Théâtre « Au Vaudeville »
Et maintenant, parlons de grande élégance, elle fut superbement représentée, puisque nous avons vu Mlle Nelly CORMON habillée par REDFERN. La cliente est belle, le couturier….mais je vous ai dit que je ne lui offrais plus d’épithètes, il a épuisé toutes celles qui me permettraient d’exprimer mon admiration et je me contenterai de vous décrire ses chefs d’œuvre. Au premier acte, Mlle CORMON nous montre une délicieuse robe d’après-midi en cachemire de soie amande garnie de pékin vieux ton. Un chapeau de plumes encadrais ses cheveux blonds, car la brune Nelly CORMON était blonde cette fois. Au deuxième acte, elle était vêtue d’une robe de linon rose toute soutachée de gris; la forme et le ton de cette robe sont d’un grand artiste, et je regrette, en face d’une si jolie chose, de ne rien trouver à dire de nouveau sur REDFERN.
Extraits d’un article du FIGARO n° 364 du 30/12/1910 :
De Lisbonne, on nous signale le très gros succès remporté par Mlle Nelly CORMON, la remarquable comédienne que les Parisiens applaudissaient naguère au Vaudeville, dans La Barricade. Mlle Nelly CORMON jouait, pour la première fois, le rôle de Germaine, dans Le Rubicon, et si la pièce alla aux nues, l’interprétation à la fois chaste et passionnée, d’une grâce et d’un tact infinis, de la principale interprète a soulevé un véritable enthousiasme. Les journaux locaux sont unanimes à déclarer que le jeu de Mlle Nelly CORMON a atteint la perfection et que bien rarement comédienne obtint à Lisbonne , dans la comédie, un aussi éclatant succès. La représentation du Rubicon a été marquée par la présence du gouvernement portugais. C’était la première fois que les membres du Gouvernement venaient au Théâtre de la République. Ils ont joint leurs bravos et leurs applaudissements à ceux du public qui acclamait Mlle Nelly CORMON. Autour de la brillante comédienne, M. Roussell, élégant, distingué, fin, Mlle Jacqueline Rousseau, charmante dans une silhouette, ont été particulièrement remarqués et fêtés. Signé Serge BASSE »
Article paru dans la revue Le Théâtre n°125 de mars 1904.
Dans cet article, fort élogieux, ASPERTINI précise:
« ….Mademoiselle Nelly CORMON est une grande et très belle personne, aux traits nobles et réguliers encadrés de somptueuses boucles brunes, au regard altier et profond, au geste distingué, à la voix pleine et musicale….Mademoiselle CORMON a fait de ce personnage (rôle de Suzanne d’Aubier dans le retour de Jérusalem de. Donnay) une fille de race et l’a rendu avec un tact qui lui fait le plus grand honneur et permet désormais de tout attendre d’elle… »
Dans la revue Le Théâtre n°362 de Janvier 1914, un article signé NOZIERE, évoque les qualités de Nelly CORMON:
« Il y a quelques années, une jeune fille débuta sur la scène du Gymnase. Elle tenait le principal rôle dans une pièce historique. Le public attendait sans indulgence la comédienne inconnue. On savait qu’elle avait une jolie voix et qu’elle avait étudié le chant.
On concluait: « Pourquoi ne s’est-elle pas destinée à l’Opéra-Comique ? »
On avait appris qu’elle possédait un réel talent de pianiste et que PUGNO était son maître. On déclarait : » Pourquoi ne pas se contenter d’être une virtuose ? Mais Mademoiselle Nelly CORMON parut sur la scène et le public l’admira. Cette débutante avait une qualité précieuse: la beauté…….
et NOZIERE conclut:
Il est une maison à laquelle elle rendrait les plus grands services: c’est la Comédie française. Il y a quelques années, Madame Bartet semblait favorable à son entrée. Elle avait raison. Madame Carré devrait songer à Mademoiselle Nelly CORMON « .
J’ai relevé d’autres extraits de presse concernant ses différentes interprétations. Elle a joué à côté de très grands artistes de l’époque.
Article de presse concernant Nelly CORMON
Le Figaro du 08/01/1910: Rubrique « La Mode au Théâtre » extraits concernant les tenues de la représentation de « La Barricade »:
« ….Et maintenant, parlons de grande élégance, elle fut superbement représentée, puisque nous avons vu Mlle Nelly CORMON habillée par REDFERN. Au 1er acte, Mlle CORMON nous montre une délicieuse roe d’après-midi en cachemire de soie amande garnie de pékin vieux ton. Un chapeau à plumes encadrait ses cheveux blonds, car la brune Nelly CORMON était blonde cette fois. Au deuxième acte, elle est vêtue d’une robe d linon rose toute soutachée de gris; la forme et le ton de cette robe sont d’un grand artiste.«
Les Annales du Théâtre et de la Musique ( volume 31)de Noël Edouard ( 1846-1926): première représentation au Théâtre Sarah BERNHARDT de « Pour la Couronne » de M. François COPPEE: « ……Mlle Nelly CORMON fut le rayon lumineux de cet orage tragique. Elle a de la grâce et du charme, et le vers chante bien sur sa voix musicale……«
Le Figaro du 14/07/1918 :
« ….La fée, c’est Mlle Nelly CORMON. Il semble, à vrai dire, que sa beauté soit assez parfaite pour pouvoir accomplir les miracles. Et par-dessus le marché, Mlle Nelly CORMON a du talent et elle a joué le rôle de la Fée de l’Indulgence de telle façon qu’elle n’a point du tout à faire appel à la nôtre …. »
Le Figaro du 18/12/1908 :
» La première représentation du » Réveil de Gilles » au Théâtre MICHEL, hier au soir a été fort brillante…….Impossible d’être plus gracieuse, plus fine et plus vraie que Mlle Nelly CORMON…… »
Le Figaro du 27/03/1908:
« André CALMETTES jouera un acte du « Réveil de Gilles » au « Samedi de Madame ». A ce sujet il nous écrit une lettre dans laquelle il écrit: …..Nulle mieux que Nelly CORMON ne pouvait incarner Mme Récamier, c’est elle qui la jouera. »
Article de presse concernant Nelly CORMON
Article de presse concernant Nelly CORMON
Article de presse concernant Nelly CORMON
Nelly CORMON a également fait une carrière tout à fait honorable dans le cinéma muet:
1909 : L’arrestation de la duchesse de Berry de André Calmettes – avec Jean DAX – COURT METRAGE
1909 : On ne badine pas avec l’amour de ? – avec Berthe Bovy – COURT METRAGE
1910 : La mésaventure du Capitaine Gavroche de André Calmettes – avec André Calmettes
1911 : Le Pardon d’Henri Pouctal – avec Roger Monteaux – COURT METRAGE
1911 : Pour l’Empereur d’André Calmettes et d’Henri Pouctal – COURT METRAGE
1911 : La grande marnière de Henri Pouctal – avec Gilbert Dalleu
1912 : La Comtesse SARAH de Henri Pouctal – avec Emile Dehelly
1912 : La grande marnière de Henri Pouctal – avec Gilbert Dalleu
1912 : Marion DELORME de Albert Capellani – avec Paul Capellani
1912 : Les plumes de paon de Henri Pouctal – avec Georges Saillard
1912 : La Camargo de Henri Pouctal – avec Armand Tallier – COURT METRAGE
1912 : Chaînes rompues de Henri Pouctal – avec Emilienne Dux – COURT METRAGE
1912 : Le chandelier de (Anonyme) – COURT METRAGE
1912 : Joséphine Impératrice de Henri Pouctal – avec René Fauchois – COURT METRAGE
1912 : La mort du Duc d’Enghien en 1804 – de Albert Capellani – avec Daniel Mendaille – COURT METRAGE
1912 : Pour la couronne de Henri Pouctal – avec Jean Marie De l’Isle – COURT METRAGE
1912 : Le Saltimbanque de Henri Pouctal – avec Emilienne Dux – COURT METRAGE
1912 : Serge Panine de Henri Pouctal – avec Romuald Joubé – COURT METRAGE
1913 : Frères ennemis de Henri Pouctal – avec Philippe Garnier
1913 : L’inspiratrice de (Anonyme)
1913 : Le manteau de zibeline de Henri Pouctal – avec Sabine Landray
1913 : Le trait d’union de Henri Pouctal – avec Georges Mauloy
1913 : Les Trois Mousquetaires de André Calmettes – avec Adolphe Candé
1913 : Une aventure de Jack Johnson champion de boxe toutes catégories du monde de Henri Pouctal – avec Jack Johnson – COURT METRAGE
1914 : Les flambeaux de Henri Pouctal – avec Jules Leitner
1914 : L’alibi de Henri Pouctal – avec Jacques Volnys – COURT METRAGE
1914/1917 : Le Comte de Monte-Cristo de Henri Pouctal – avec Léon Mathot ( Film en plusieurs épisodes)
1918 : Marion Delorme de Henry Krauss – avec Jean Worms
1927 : Madame Récamier de Gaston Ravel et Tony Lekain – avec Emilien Richaud, Marie Bell, Jean Debucourt
Elle se marie à la Mairie du 1er Arrondissement, le 10 Décembre 1923 avec Gaston Georges OLMER, Industriel. Elle avait alors 46 ans et était domiciliée, à ce moment-là, 5, avenue de l’Opéra. Sa mère vivait avec elle, son père était décédé. Son frère François CORMON , Docteur en médecine, Chevalier de la Légion d’Honneur, décoré de la Croix de Guerre, domicilié ,99, rue Jouffroy à Paris, assistait à son mariage.
Acte mariage de Nelly CORMON avec Gaston Georges OLMER
J’ai également trouvé sur Internet, dans des articles qu’elle avait séjourné dans le Loiret, à La Chapelle St.Mesmin.
J’ai donc effectué des recherches aux Archives Municipales de La Chapelle St.Mesmin (45). Pas de trace de Nelly CORMON ou plutôt archives manquantes : pas de recensement. J’ai donc orienté mes recherches aux Archives Départementales du Loiret à Orléans. Les recensements de cette Commune ne commencent qu’en 1936 : pas de trace de Nelly CORMON ni de son mari , M. OLMER. J’en ai déduit que Nelly CORMON était partie de cette Commune en 1936. J’ai cherché dans les Annuaires Téléphoniques. Je trouve la trace de Nelly CORMON sur l’annuaire de 1926 , mais hélas sans adresse: elle avait le n° 2 à La Chapelle St.Mesmin. L’annuaire de 1930 ne possédait plus les pages concernant de cette commune et en 1931, plus de trace de Nelly CORMON sur l’annuaire téléphonique. J’ai également recherché sur les matrices cadastrales de cette époque: aucune trace de ce couple. Ils n’étaient peut-être pas propriétaires.
Effectivement. En continuant mes recherches j’ai trouvé un article sur Wikipédia sur la biographie de Nelly CORMON.
Il y est précisé qu’elle avait vécu dans cette commune de 1920 à 1925 au n° 10 de la rue du Petit Château. A l’époque, Nelly CORMON devait y être locataire, car le propriétaire, jusqu’au début de l’année 1926, se nomme Jules François Maurice DOROTTE. Selon un article du Bulletin annuel du Groupe d’Histoire Locale de La Chapelle Saint-Mesmin (Loiret) n°17, la baignoire en cuivre rouge qui s' »y trouvait en 2000 aurait appartenu à Nelly Cormon.
Nouvelle interrogation ? Dans l’article cité ci-dessus, il est précisé qu’elle devait être locataire entre 1920 et 1925, mais elle s’est mariée à Paris en 1923…..?
Autre interrogation ? Pourquoi était-elle passée un certain temps à La Chapelle Saint-Mesmin ?
QUELQUES AUTRES ARTICLES DE PRESSE ÉVOQUANT Nelly CORMON
Cette branche des CORMON me concerne directement. En effet, ces personnes sont mes ascendants. En l’état de mes recherches les individus les plus anciens portant ce patronyme sont originaires de cette petite Commune de la Somme, dans le Canton de Crécy-en-Ponthieu : BRAILLY-CORNEHOTTE.
C’est un petit village de 240 habitants dans le Canton de Crécy-en-Ponthieu, du Département de la Somme. Situation géographique. Nous y trouvons un château qui fut construit entre 1770 et 1775 à la demande d’Antoine-Joseph de MAISNIEL de BRAILLY, sur les plans qui seraient dus à GABRIEL.
Jean-Pierre CLARIS de FLORIAN y écrivit quelques unes de ses fables. Le château est formé d’un corps de logis surmonté d’un étage en attique et flanqué de deux ailes en retour. La brique domine et les chaînages des angles sont en harpe.
Il existait à BRAILLY, au lieu dit BELINVAL, une ancienne Commanderie du Temple dont il ne subiste aucun vestige. Cette Commanderie est évoquée sur le site Internet « Les Templiers et les Croisades: Devenir Frère du Temple« .Le chapelain (d’une Commanderie) pouvait être en même temps curé de la paroisse voisine de la Commanderie; souvent les Templiers avaient le patronage avec la cure. C’était une charge pour eux: ils devaient donc avoir certains profits. Ainsi la maison de BELINVAL dont le chatelain était curé de BRAILLY, ayant le patronage de cette paroisse, devait pourvoir et entretenir le choeur de l’église de BRAILLY, payer la moitié de toutes les choses nécessaires au culte. En revanche les Templiers de BELINVAL avaient droi à la moitié de toutes les aumônes faites à cette église.
MONOGRAPHIE du Village de Brailly-Cornehotte réalisé par un Instituteur de l’époque.
Le plus ancien ancêtre auquel je suis remonté dans l’état-civil de cette Commune, c’est
Adrien CORMON, qui serait né aux alentours de 1680. Son père Antoine serait décédé avant 1704.
La première fois que l’on voit apparaître sa signature c’est en 1703 en tant que Clerc de la Paroisse. Il devait savoir écrire déjà à cette époque-là. A partir de 1704, il signe de nombreux actes en tant que magister ou maître d’école. En 1706 il est mentionné également comme Marguillier.
Il s’est marié une première fois le 21 Octobre 1704 toujours à Brailly-Cornehotte avec Françoise PORQUER avec qui il aura deux enfants:
Marie Jeanne, née le 19 janvier 1706 à Brailly-Cornehotte, mariée en ….à Pierre DUFAY, décédée le 25 juillet 1752 à Brailly-Cornehotte
Adrien, né le 17 décembre 1707 à Brailly-Cornehotte, mariée à ….avec Louise FLET, Tourneur et lui aussi Clerc de la Paroisse, décédé le 03 décembre 1775 à Brailly-Cornehotte.
Je fais partie de cette banche.
De son second mariage avec BOUCHER Marie-Charlotte, (pas trouvé la date de ce mariage), il aura cinq enfants:
Marie-Charlotte née en 1726, mariée le 18 janvier 1752 à MACQUET Jean, décédée le 15 mars 1804 à Brailly-Cornehotte;
Jean Baptiste, né en 1728, marié le 14 novembre 1752 à POIX Marie Magdeleine, fécédé le 15 mai 1785 à Brailly-Cornehotte;
André, né en 1731, marié le 30 juin 1782 avec CAGNARE Marie Colette, décédé le 12 mars 1806 à Brailly-Cornehotte;
Pascal, né en 1734, marié le 08 février 1763 à MAILLET Marie Anne, décédé le 21 septembre 1810 à Brailly-Cornehotte;
Louis, en 1736, marié le 28 janvier 1766 à GUILBAUT Marie Josèphe, décédé lez 24 avril 1814 à Brailly-Cornehotte.
Les individus de cette généalogie sont issus du département de la Marne.
On peut y trouver une personne qui a eu, semble-t-il, son « heure de gloire » au début du 20ème siècle : Nelly CORMON. Il semble d’après les quelques articles que j’ai pu rassembler qu’elle fut une actrice assez célèbre du cinéma muet, mais aussi une personne qui a fait beaucoup de théâtre.
(voir sa biographie bans « Biographies »)
Les données concertant cette branche m’ont été fournies par deux personnes que je tiens à remercier. Chacune de leur côté elles ont fourni un travail de recherche considérable. Il s’agit de deux Pierre CORMON, l’un étant de la région rémoise. Il est aujourd’hui décédé. Et l’autre Pierre « descend » d’une autre partie de cette branche . L’histoire de celle-ci est tout simplement extraordinaire. Merci à eux.
Cette généalogie contient une famille ce CORMON assez riche. Tout d’abord elle concerne les données concernant Nelly CORMON, qui a été une artiste bien connue à son époque ( voir sa biographie), mais on trouve des informations d’une famille importante qui est originaire la Marne.
Cette branche concerne surtout la généalogie d’un peintre qui avait pris comme patronyme CORMON . En réalité il s’appelait Ferdinand Anne PIESTRE. Quelle est la raison pour laquelle il avait pris ce nom?
Au départ c’est son père Pierre Etienne Eugène PIESTRE qui avait pris le pseudonyme de CORMON. Pourquoi ?
Ce Pierre Eugène, travaillait dans l’Administration et écrivait des œuvres de théâtre. Il était apparemment mal venu dans l’Administration de se livrer à ce genre d’activités. Il a donc pris le Nom de CORMON qui était le nom de jeune fille de sa mère.
Et voilà comment son fils a repris ce pseudonyme pour devenir un peintre très renommé de la fin de 19ème au début du 20ème siècle. Après avoir peint différentes œuvres rapidement primées, il a ouvert un atelier de peinture dans lequel sont passés des peintres qui sont devenus extrêmement célèbres dont Toulouse-Lautrec et Van Gogh.
Son nom »public » était Fernand CORMON.
Il est né le 22 Décembre 1845 à Paris. Marié le 22 Juin 1893 à Paris. Il est décédé le 22 Avril 1893 à Paris.
Voir sa biographie dans la Catégorie « BIOGRAPHIE »
Quelle idée, quand on a 18 ans, de décider de tout laisser : famille, amis et de partir en Algérie, en plein conflit, en 1959, pour aller scolariser des enfants musulmans ?
Des difficultés familiales ont fait que nous nous sommes retrouvés, mon père ma mère et moi-même, dans une situation financière très grave. Moi, j’avais un peu moins de 18 ans; j’avais été refusé dans tous les établissements scolaires de Toulouse et je suivais …. des cours par correspondance pour avoir mon bac. Peine perdue. J’étais un peu à la dérive.
Et un jour par hasard, j’apprends ( comment ? je n’en sais rien) qu’un décret est sorti pour recruter des personnes titulaires du B.E.P. ou du B.S.C afin qu’ils puissent aller enseigner en Algérie: faire office en fait d’Instituteurs au rabais pour compenser le fait que nos chers Instituteurs qui avaient les diplômes pour enseigner à nos chères petites blondes refusaient d’aller là-bas pour enseigner. En effet, cela se situait en 1958/1959. C’était une période « chaude » en Algérie.
Je remplis mon dossier de candidature et un beau jour je reçois une invitation à me présenter à L’inspection Primaire de Bordj-Bou-Arréridj en Algérie.
Et voilà comment un jour je me suis retrouvé à Port-Vendres pour prendre le bateau. Je crois qu’il s’appelait « El Mansour ». Je n’avais jamais pris le bateau naturellement.
Arrivée à Alger qui portait les traces de la guerre : impacts sur les murs de la Gare,etc….Je me rappelle avoir été impressionné par tous ces enfants interpellant les passants pour mendier, ou pour cirer leurs chaussures. Pour un jeune homme de 18 ans, n’étant jamais sorti de sa province métropolitaine, c’était assez impressionnant.
Puis il a fallu prendre le train.
Les trains n’étaient pas très confortables et n’allaient pas très vite. Le trajet était interminable. A certains endroits, avant le passage du train, un engin militaire blindé nous devançait pour « ouvrir la route » si l’on peut dire pour des questions de sécurité. C’était assez stressant. Les paysages défilaient. Nous traversions des régions où les traces du conflit étaient visibles. Des arbres calcinés par des bombardements probablement. Je commençais à me poser des questions sur cette décision de partir comme je l’avais fait.
L’arrivée à Bordj-bou-Arréridj a été pour moi un choc. Je me retrouvais dans un pays où j’avais vraiment l’impression d’être un étranger. Finis les vêtements européens. J’ai eu à ce moment-là l’impression d’être vraiment ailleurs. Des hommes habillés en djelabas, des gamins mal vêtus qui couraient partout, interpellant les quelques européens qui descendaient du train. J’étais perdu dans cette foule bigarrée, bruyante, agitée. Un taxi trouver un hôtel dont je ne me rappelle plus le nom.
Le lendemain je me rendais à l’Inspection primaire pour le rendez-vous que l’on m’avait fixé.
J’effectuais un stage dans une classe pendant quelques jours . Là je fis connaissance avec un autre jeune européen dont le nom était CHRISTOPHE. Il était dans la même situation que moi. Nous étions appelés des Instructeurs et nous faisions partie du Plan de Scolarisation en ALGERIE.
A la fin du stage, nous devions être affectés sur un poste pour scolariser les enfants algériens.
Mon collègue me dit : » J’ai un frère qui effectue son service militaire dans un village à côté de Bordj, il est sergent d’une S.A.S, nous pourrions demander à être affectés dans ce village. »
Après tout pourquoi pas ? Nous avons demandé à rencontrer notre Inspecteur et nous lui avons proposé de nous nommer là-bas. Ce village s’appelait ZEMOURAH. IL était situé au Nord de BORDJ, à la frontière de la Petite Kabylie. Lorsque l’Inspecteur a entendu notre demande, il a paru un peu surpris. Il nous a demandé si n’étions pas un peu inconscients.
Nous avions 18 ans et nous étions effectivement inconscients. Il a bien entendu accepté notre proposition.
Au bout de quelques jours, nous voilà partis pour ce village perdu dans la montagne où nous nous sommes retrouvés seuls civils européens, à 18 ans, dans un village de montagne au milieu d’une population musulmane qui ne paraissait pas du tout hostile au fait que l’on puisse ré-ouvrir l’école et que leurs enfants aient la possibilité d’apprendre à lire et à écrire. Il y avait bien sur des militaires mais à quelques kilomètres de là et une S.A.S avec quelques militaires métropolitains mais aussi des ralliés musulmans.
L’école était un bâtiment énorme et splendide en pierre de taille de taille, sur deux étages, avec une vue splendide sur la vallée qui s’étendait au-dessous. Les salles de classes étaient au rez-de chaussée et le premier étage étaient réservés aux appartements de fonction . Il y avait au moins sept ou huit classes. Mais quand nous y sommes arrivés, il n’y avait plus aucun matériel. Tout avait disparu. L’impression était terrible. Qu’allions-nous faire dans ces conditions ? Nous nous sommes adressés à la Mairie.
Je crois me rappeler que le Maire s’appelait Monsieur CHERROUK. Nous avons pu avoir un peu de matériel : deux ou trois tableaux que nous avions posé contre le mur ; puis des nattes pour faire asseoir les éventuels élèves qui viendraient. Mais nous ne savions pas trop ce qui nous attendait. $